La société des vulnérables
Leçons féministes d’une crise
Par Najat Vallaud-Belkacem et Sandra Laugier aux éditions Tracts Gallimard
4ème de couverture
Et si le care devenait, enfin, l’affaire de tous ?
A la racine des inégalités de notre organisation sociale, il y a cette idée qu’une femme, c’est toujours un peu moins légitime, compétente, important qu’un homme. Voilà pourquoi on craint, à chaque soubresaut de l’histoire, que ne se réalise la prédiction de Simone de Beauvoir : « Il suffit d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » De fait, la parole d’expertise et de pouvoir des hommes a repris le dessus durant la crise, alors même que nous redécouvrions que le vaste peuple, aussi indispensable qu’invisible, des travailleurs qui prennent soin des autres était massivement constitué des femmes. De sorte que le combat féministe pour l’égalité peut s’identifier à la défense d’un projet de société qui, au nom de notre vulnérabilité commune, reconnaisse enfin une valeur au travail du soin et à la contribution de chacun plutôt qu’au pouvoir de quelques-uns. Telle est l’éthique démocratique du care.
Professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chroniqueuse à Libération, Sandra Laugier a publié de nombreux ouvrages dont Le souci des autres (Ehess, 2005) Tous vulnérables ? (Payot, 2012) et, en 2019, Nos vies en séries (Flammarion Climats, 2019).
Directrice générale France de l’ONG de solidarité internationale ONE, Najat Vallaud-Belkacem a été ministre des droits des femmes puis de l’éducation. Elle est notamment l’auteure de Raison de plus (Fayard, 2012) et de La vie a plus d’imagination que toi (Grasset, 2017).